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L’association Shikantaza asbl propose à partir du lundi 4 mai et durant la période de fermeture du Daishinji le programme suivant.

Cinq rendez-vous hebdomadaires online sur la plateforme jitsi. L’utilisation de cette plateforme est extrêmement simple et ne nécessite pas d’installer un quelconque programme informatique sur votre ordinateur. Nous vous enverrons sur demande à info@shikantaza.be le lien sur lequel il vous suffira de cliquer pour être en contact avec les participants aux heures prévues. Seule inconnue : la plateforme fonctionne très bien avec 10 personnes, mais nous ne connaissons pas les limites du programme.

Horaire

Le lundi de 18h20 à 19h30 – Zazen de 18h20 à 18h40 : lecture et échanges / commentaires du dernier livre d’Okumura Roshi, Vivre par voeu (Editions Sully), consacré aux textes les plus utilisés dans les Centres Zen Soto (les vœux de bodhisattava, les refuges, le verset du Kesa, les chants des repas, le Sutra du cœur, etc.).

Le mardi et le jeudi de 8h00 à 8h30 : méditation

 Le mercredi et le vendredi de 9h50 à 11h – Zazen de 9h50 à 10h10 : témoignages et commentaires à partir de textes répartis en trois catégories – MEDITER AU TEMPS DU CONFINEMENT, CONSEILS SPIRITUELS EN TEMPS DE PANDEMIE et REFLEXIONS DANS LE CONTEXTE DE LA PANDEMIE. Ces textes sont rassemblés dans une Petite anthologie de textes pour le temps du confinement (21 pages), disponible sur demande à info@shikantaza.be.

Bonjour à toutes et à tous,

 Nous arrêtons ce vendredi la publication d’articles consacrés à la vie spirituelle en temps de confinement. Cela n’exclut pas que d’autres textes puissent être publiés dans les semaines à venir, mais de manière moins systématique.

  Nous proposons dorénavant de revenir sur ces textes qui ont pu vous accompagner au cours des trois semaines écoulées et de prendre le temps d’en parler. Parler de quoi ? De ces passages que vous avez ressentis comme particulièrement justes, ou qui vous paraissent complètement surréalistes. Ou encore les passages qui soulèvent des questions, voire de la désapprobation. Votre témoignage est également important. Comment vivez-vous cette période ? En retirez-vous personnellement quelque chose : des réflexions, des observations, des prises de conscience ? Quelles questions l’expérience en cours soulève-t-elle ?

 Tout d’abord, nous voudrions remercier les personnes qui ne font pas partie de notre sangha (au sens local du terme) et qui nous ont accompagnés durant ces trois semaines. S’ils souhaitent participer à la deuxième phase, celle de l’approfondissement des textes, telle que proposée ci-dessous, ils sont les bienvenus. Il leur suffit de se manifester à l’adresse michel@shikantaza.be et nous leur ferons parvenir le lien permettant de se joindre à la discussion.

 Concrètement, nous proposons ceci. Du lundi au vendredi, il sera possible de se joindre au groupe de discussion entre 10h et 10h30. Les échanges s’arrêteront à 11h.

Il n’y a pas d’inscription à prendre, vous vous manifestez le(s) jour(s) qui vous conviennent. Nous vous ferons parvenir un lien sur lequel il vous suffira de cliquer pour être connectés. Notre intention est de vous transmettre ce lien d’ici dimanche soir afin que vous puissiez vous connecter dès lundi. La volonté y est. Reste à voir si nous allons maîtriser la technique. En cas d’échec, il sera possible de se rabattre sur Skype pour un nombre limité de personnes.

Pour la première semaine, je propose de travailler sur les deux premiers textes repris dans le recueil « Petite anthologie de textes pour les temps de confinement »  qui sera envoyé aux personnes figurant dans notre répertoire. Les autres personnes peuvent demander qu’on leur transmette le fichier à l’adresse ci-dessus.

 Je souhaite à toutes et à tous un très bon week-end.

 Mokusho

RETENEZ :

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N’essayez pas de calmer la tempête. Calmez votre esprit. La tempête passera.

Qu’est-ce qui m’empêche de m’asseoir ?

D’après Oren Jay Sofer, tricycle, 02 mars 2020

Beaucoup d’entre nous commencent un chemin spirituel avec enthousiasme et détermination, par nécessité, inspiration ou curiosité. Nous tenons bon pendant des semaines, des mois, voire plus. Puis, inévitablement, quelque chose change et nous levons le pied. La pratique de la méditation commence à devenir une corvée quand la vie s’emballe et que nous n’arrivons plus à nous asseoir.

Prendre le temps de s’asseoir est mieux que rien, mais la pratique dévoile tout son potentiel lorsque nous méditons de façon constante. Lorsque nous prenons régulièrement le temps de nous arrêter et de nous recentrer, nous renforçons d’innombrables qualités positives du cœur et de l’esprit et posons les bases d’une vie de sagesse et de compassion.

Même après une retraite de plusieurs jours, il nous est tous arrivé de rentrer chez nous avec une énergie renouvelée, pour constater que notre élan s’essouffle, que notre énergie s’estompe et que nous retombons dans notre vieille habitude de ne nous asseoir que lorsque cela nous convient sur le moment.

Pourquoi en est-il ainsi ? Les raisons sont nombreuses. La première chose à faire consiste à examiner attentivement ce qui se passe.

Prendre le temps d’examiner notre situation globale

Parfois, un changement de circonstances extérieures modifie notre capacité à méditer au quotidien. Prenez un peu de recul par rapport aux différents aspects de votre vie et examinez la situation avec l’œil bienveillant d’un ami. Vous venez de mettre fin à une relation, de commencer un nouvel emploi ou de déménager ? Vous êtes soumis à une forte pression au travail ? Vous devez faire face à la maladie d’un proche ? Au milieu de ces bouleversements, nous ne prenons pas nécessairement en compte le coût élevé de telles situations en temps et en énergie.

Le simple fait de reconnaître l’impact de tels changements peut créer en nous un espace intérieur de compassion et de bienveillance vis-à-vis de nous-même. Une vision lucide de la situation nous permet de réévaluer le soutien dont nous pourrions avoir besoin et, le cas échéant, d’y intégrer la pratique de la méditation.

Le plus souvent, cependant, c’est un obstacle intérieur qui nous éloigne du coussin. Une réelle présence à soi peut nous révéler ce qui se joue sous la surface et nous donner des indications sur la façon de réagir.

L’une des causes les plus courantes entraînant une diminution de ma pratique quotidienne est le sentiment d’être noyé par la quantité de tâches à accomplir. Les listes ne cessent de s’allonger et tout prend au moins deux fois plus de temps que prévu. Lorsque je laisse le rythme effréné de la société prendre le pas sur la manière dont je souhaite vivre ma vie, tout en pâtit, y compris ma pratique quotidienne. Quel peut être notre état d’esprit lorsque nous nous asseyons pour méditer (à supposer que nous y parvenions) si nous avons passé notre journée à courir d’une tâche à l’autre et tenté de faire un maximum de choses en un minimum de temps ? Est-ce que je n’ai vraiment aucune marge de manœuvre ?

Vérifier nos idées reçues

L’une des raisons les plus courantes pour lesquelles de nombreux pratiquants perdent leur motivation est le constat que leur expérience méditative ne correspond pas à leurs attentes. Nous venons chercher la paix, la lucidité et le bien-être, et nous trouvons l’agitation, les rancunes mesquines, la confusion et l’absurdité totale.

La paix et la lucidité nous viennent de la reconnaissance de nos schémas mentaux. Lorsque nous nous en souvenons et que nous laissons de côté nos attentes et nos idées, nous retrouvons plus d’espace pour nous recentrer et nous engager à nouveau dans notre pratique quotidienne.

Il peut également y avoir des croyances fondamentales qui opèrent à un niveau plus profond et nous empêchent de réaliser nos aspirations. Quelles histoires vous racontez-vous à propos de la méditation ? Genre « Si je m’y donne à fond, je vais me perdre » ou « Je ne suis pas assez bon, pas assez intelligent », ou que sais-je encore ? Lorsque nous ne les repérons pas, de telles idées ont un pouvoir énorme. Non seulement elles nous empêchent de méditer, mais elles peuvent aussi orienter le cours de notre vie. Mettre à jour ces croyances prend généralement du temps. Le soutien d’une personne compétente ou d’un ami de bien[1] peut s’avérer utile. Quoi qu’il en soit, lorsque nous faisons l’effort d’identifier et de transformer nos croyances limitatives, nous trouvons une énergie et un potentiel énormes.

Se tourner vers ce qui est difficile

Notre aversion pour les expériences désagréables est intimement liée à nos attentes non satisfaites [N’attendez rien !] et à nos croyances. Pourquoi rester assis pendant 30 minutes avec des pensées, des sensations et des émotions désagréables alors qu’on peut facilement y échapper –en nous plongeant dans un film, un verre et un sachet de chips à portée de main ? Il y a un temps pour la distraction et un temps pour l’investigation. Lorsque la distraction devient refuge, nous négligeons la rencontre avec nous-mêmes. Or il y a beaucoup à apprendre (et à guérir) à examiner les recoins sombres, inconfortables, chaotiques, ou, d’une manière générale, désagréables de notre esprit. C’est là que nous pouvons rencontrer les cinq entraves ou énergies mentales qui obscurcissent la clarté de l’esprit et font obstacle à notre cheminement sur la voie spirituelle. Il est important de se familiariser avec ces visiteurs que sont le désir (la saisie), l’aversion (le rejet), la somnolence ou l’apathie, l’agitation ou l’inquiétude, et le doute. Apprendre à les reconnaître lorsqu’ils se manifestent fait partie intégrante de notre pratique. Si celle-ci diminue, il y a de fortes chances que la nature peu agréable d’un (ou plusieurs) de ces obstacles y soit pour quelque chose.

Si vous vous surprenez à éviter le coussin, commencez donc par regarder à l’intérieur et à l’extérieur de vous-même. Une fois que vous aurez découvert ce qui génère de la résistance, réfléchissez à ce que vous pourriez modifier. Parfois, il suffit de mobiliser le courage et la persévérance nécessaires pour continuer à pratiquer. À d’autres moments, nous pouvons avoir besoin de l’aide d’une autre personne pour passer un moment difficile. Il peut aussi être intéressant de renouer avec notre motivation initiale et de retrouver les raisons qui nous ont amenés à la pratique. Et d’évaluer de temps à autre notre pratique sur base de nos observations et des points évoqués ci-dessus.

Oren Jay Sofer est membre du Conseil des enseignants de Spirit Rock.

[1] Toute personne dont le comportement, les conseils ou les enseignements vous encouragent à continuer et approfondir votre pratique.

Parmi les auteurs récemment évoqués dans ce contexte particulier figure notamment Tata Brach. L’interview qu’elle a accordée à Sigal Samuel (« Notre calme est contagieux ») nous a donné envie de reparcourir son ouvrage « L’acceptation Radicale ». Christophe André a rédigé pour ce livre une remarquable préface dont nous vous proposons ici de larges extraits. Vous trouverez ci-dessous le dernier extrait tiré de cette préface.

 

TOUJOURS COMMENCER PAR DIRE « OUI »

« Oui, c’est comme ça.

Le dire et surtout le penser, sincèrement, avec profondeur : le GRAND OUI radical, évoqué dans cet ouvrage, ce n’est jamais un petit oui, mais de surface, pour faire semblant !

« Oui, c’est comme ça, c’est comme ça pour le moment, c’est comme ça pour l’instant. Et demain ? Je n’en sais rien… »

Le oui pacifie le corps et l’esprit, ouvre les yeux et affute le regard et l’intelligence. Là ou le non crispe le corps et l’esprit, détourne du réel, du « ce qui est » qui nous heurte, pour nous aspirer dans le virtuel du « ce qui devrait être », qui nous égare.

L’acceptation a été codifiée et intégrée à des protocoles psychotérapeutiques qui ont fait la preuve de leur efficacité dans de nombreuses difficultés et formes de souffrances psychiques. (…) Ces stratégies sont aussi très utiles en médecine, et plusieurs travaux ont montré qu’elles facilitent un apaisement biologique des variables liées au stress, qu’on observe un retour plus rapide au rythme cardiaque de repos après avoir adopté une attitude intérieure d’acceptation qu’après avoir adopté une attitude jugementale.

Mais plus globalement, il faut rappeler que l’acceptation ne se limite pas à être un outil thérapeutique (ce qui serait déjà suffisant en soi) ; elle peut nous apporter beaucoup plus , et s’inscrire dans une attitude existentielle globale : on a pu montrer par exemple que ce sont les capacités d’acceptation, augmentant avec l’âge, qui expliquent la diminution des effects négatifs avec le temps. Eh oui, elle est l’un des ingrédients d’une forme de sagesse qui fait qu’on apprend à moins se faire souffrir soi-même, à moins se dépenser en vaines luttes, et à garder ses forces pour comprendre et agir à bon escient…

C’est de cela qu’il est question dans ce livre : de cette acceptation radicale, sincère et inconditionnelle, de tout ce que nous sommes et de tout ce que le monde est. Cette acceptation-là peut tout changer dans notre vie.

Ch. André, préface à l’ouvrage de Tara Brach, L’acceptation radicale, Paris, Belfond, pp.18 ss.

Ch. André est psychiatre à l’hôpital Saint-Anne à Paris. Il a notamment publié, avec A. Jollien et M. Ricard, Trois amis en quête de sagesse, actuellement disponible en poche (J’ai Lu).

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