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Il fut un temps où j’étais jeune, pauvre – et généreux. Je partageais une vieille maison avec plusieurs personnes, je dormais sous la véranda et ma bicyclette était ce que je possédais de plus précieux. Plusieurs heures par semaine je faisais du bénévolat dans des organismes d’aide à la communauté. Un jour que je n’avais que cinq dollars, j’ai invité un ami à déjeuner, et ensuite nous avons ri de ma pauvreté désormais totale. Il était facile alors de donner ce que j’avais ; pas une seconde je ne doutais que, d’une manière ou d’une autre, le monde pourvoirait à son tour à mes besoins.

Maintenant j’ai une maison, une voiture, un compte d’épargne – et je ne suis plus aussi généreux. Bien sûr, je donne – mon argent, mon temps, mon attention – mais parfois je donne à contrecœur, avec un peu d’inquiétude. Parfois j’ai envie d’une maison plus belle, d’une voiture neuve. Je me demande si mes économies vont suffire. Je revendique plus de temps pour moi. Ce n’est pas juste une question d’âge. J’ai beaucoup plus de choses maintenant, et j’ai donc beaucoup plus de choses à perdre.

Quand j’avais peu de choses, chaque chose que je possédais avait de la valeur. Si je trouvais un pull de seconde main à mon goût, c’était Noël. D’une certaine façon, ne possédant rien, tout m’appartenait. Même un sandwich était une occasion de faire la fête et rien ne pouvait gâcher mon plaisir. Chaque don était une source de délectation et chaque chose que je possédais me remplissait de gratitude. La gratitude, le sentiment simple et profond d’être reconnaissant, est la base même de la générosité. Je suis généreux quand je crois qu’en cet instant précis, en cet endroit même, je reçois moi-même tout ce dont j’ai besoin. La générosité suppose que nous abandonnions quelque chose et cela est impossible si nous ne sommes pas heureux de ce que nous avons. Autrement la main qui donne se referme et ne peut lâcher ce qu’elle tient.

Cette générosité générée par l’abondance est naturelle. Nous la voyons constam-ment à l’œuvre dans notre monde. Haya Akegarasu aimait le printemps. ‘Jeunes pousses’, écrivait-il, ‘je ne peux faire autrement : j’ai envie de vous embrasser.’ Il considérait les jeunes pousses de printemps comme de grands maîtres, parce qu’elles donnent toute leur énergie pour simplement vivre leur vie. ‘Leur croissance est une langue longue et large qui recouvre le monde entier’, disait-il. Je vois dans les arbres et les fleurs, dans le chant des oiseaux chant à l’aube, dans le battement régulier de la pluie, une générosité franche. Avec l’âge et le sentiment d’avoir des choses à protéger, j’ai oublié. J’ai complètement oublié que j’avais toujours eu assez. Maintenant j’essaye d’apprendre cela à nouveau – abondance totale, rien à refuser.

http://www.tricycle.com/special-section/if-there-nothing-lose

Sallie Jiko Tisdale enseigne le Dharma au Dharma Rain Zen Center à Portland dans l’Oregon.

Son dernier livre est intitulé Women of the Way: Discovering 2500 Years of Buddhist Wisdom.

Lorsque j’étais étudiant au séminaire, l’un de nos professeurs nous enseignait que la pratique de la gratitude pouvait tout transformer, de l’insatisfaction à la dépression. Il nous avait confié la tâche de noter chaque soir juste avant d’aller dormir, pendant une année, 10 choses dont nous étions reconnaissants. Nous dormions mieux, oublions plus facilement les petites irritations et étions plus prompts à dire merci, à nous excuser ou à dire à d’autres personnes que nous les aimions. Cela ne venait pas de la seule gratitude, mais cette pratique nous permettait de voir les choses sous un autre jour. Et ce faisant, le monde était devenu magique.

« Je n’ai pas besoin de faire la chasse aux moments extraordinaires pour trouver le bonheur. Il est juste devant moi si je veux bien y faire attention et pratiquer la gratitude. »  —Brene Brown

  1. Faites une liste de ces choses qui vous semblent acquises parce que leur bénédiction est devenue tellement évidente que vous ne les remarquez même plus. N’oubliez pas votre corps dans cette liste – votre capacité à avaler, à respirer, à éliminer les déchets, à danser, à marcher, à sourire, à pleurer, à goûter…
  2. Je suis convaincu que si vous prenez n’importe laquelle des « petites choses » pour lesquelles vous avez de la gratitude et la regardez au microscope à la recherche de tous les miracles qui ont dû avoir lieu et de tous les efforts que d’autres ont dû consentir pour que vous puissiez avoir cela ou vivre cette expérience, vous n’aurez d’autre choix que d’exsuder la gratitude. Il n’y a pas de « petites » choses ; chaque chose n’est possible que parce qu’un gigantesque réseau de personnes ou d’événements la rend possible.

Prenez un verre de vin ou de jus de fruit pétillant avec lequel vous pourriez trinquer à l’arrivée des fêtes, et placez le « microscope » de votre attention sur toutes les personnes et tous les processus qui ont participé à l’élaboration de ce breuvage, pour que vous puissiez le savourer. Les vignerons ou les fabricants de jus de fruit, les dégustateurs, les fabricants d’étiquettes, les concepteurs des bouteilles, les transporteurs, les marchands – je suis certain d’en oublier. Si, lorsque vous levez votre verre, vous marquez un temps d’arrêt pour adresser vos remerciements à tous ceux qui ont quelque chose à voir, de près ou de loin, avec chacune des gorgées ou chacune des bouchées que vous avez la chance de recevoir, vous découvrirez des miracles dont vous pourrez être reconnaissant. Ce processus miraculeux est vrai même dans un fast-food. Nous pouvons tous pratiquer ce débordement de gratitude, en tout lieu, en toutes circonstances.

Einstein a dit : « Il n’y a que deux façons de vivre votre vie. La première, c’est de considérer que rien n’est un miracle. La seconde, que tout est un miracle. » Lorsque l’on voit tout comme un miracle, la gratitude nous submerge – et déborde de nous.

  1. Lorsque vous maîtrisez les petits gestes de la gratitude, voyez si vous pouvez étendre cet exercice à des domaines plus difficiles. Pour quoi avez-vous de la gratitude dans votre famille, vos amis, vos collègues, vos amours ? Pour quoi avez-vous de la gratitude en vous-même ?
  2. Ensuite, passez au niveau « expert de la gratitude ». Pouvez-vous adresser vos remerciements et découvrir une bénédiction dans tout ce que vous avez expérimenté – même la mort d’un être aimé, la maladie, la perte d’un emploi, la perte de votre maison ou la fin d’une relation ? Pouvez-vous plonger dans votre âme et y trouver la leçon, la force ou la nouvelle perspective, ce qui vous a fait grandir, dans chaque expérience et être reconnaissant ?

Voici mon exercice personnel : puis-je continuer à me sentir béni, comme si l’univers ne me voulait que du bien, même lorsque je suis confronté à des défis gigantesques et à de profondes pertes émotionnelles ? Puis-je déborder de cette gratitude contagieuse quoi qu’il arrive ?

Puis-je arpenter la serre de la vie et « arroser » le monde de ma joie et de mon affection ? Je vous invite à essayer de le faire, vous aussi.

Source non connue.

LA GRATITUDE

Kataññu Sutta

Anguttara Nikaya II.31-32

 (II, iv, 1)

« O Bhikkhus, je vais vous enseigner le niveau d’une personne sans intégrité et le niveau d’une personne intègre. Écoutez et fixez bien votre attention. »

« Oui, Bienheureux, » répondirent les Bhikkhus.

Le Bienheureux dit: « Quel est le niveau d’une personne sans intégrité? Une personne sans intégrité est ingrate, elle ne reconnaît pas l’aide qu’on lui apporte. Cette ingratitude, ce manque de reconnaissance est une seconde nature chez les gens grossiers. C’est là le niveau d’une personne sans intégrité.

« Une personne intègre est pleine de gratitude et reconnaît l’aide qu’on lui apporte. Cette gratitude, cette reconnaissance est une seconde nature chez les gens bons. C’est là le niveau d’une personne intègre.

 

(II, iv, 2)

« Je vous le dit, ô Bhikkhus, il y a deux personnes qu’il n’est pas facile de payer en retour. Quelles sont-elles? Votre mère et votre père. Même si vous portiez votre mère sur une de vos épaules et votre père sur l’autre pendant 100 ans, et que vous en preniez soin en les oignant, massant, baignant et frictionnant leurs membres, et qu’ils déféquaient et urinaient là [sur vos épaules], vous ne rembourseriez pas vos parents de cette manière. Même si vous instauriez votre mère et votre père en tant que souverains absolus de cette grande terre, abondant dans les sept trésors, vous ne rembourseriez pas vos parents de cette manière. Pourquoi cela ? Une mère et un père font beaucoup pour leurs enfants. Ils prennent soin d’eux, les nourrissent, les font entrer dans le monde. Mais celui qui éveille [spirituellement] ses parents non croyants, et établit fermement leur conviction; qui éveille ses parents non vertueux, et les établit fermement dans la vertu; qui éveille ses parents avares, et les établit fermement dans la générosité; qui éveille ses parents stupides, et les établit fermement dans le discernement : celui-là rembourse complètement sa mère et son père. »

 

Traduit en français par Régis Xhardé, d’après la traduction effectuée à partir du Pâli par Thanissaro Bhikkhu. http://www.canonpali.org/tipitaka/suttapitaka/anguttara/an02-031.html

Cf. aussi: MN 110; SN VII.14; AN IV.73; Iti 106. Texte EN : http://www.accesstoinsight.org

Kataññu Sutta

Anguttara Nikaya II.31-32

(II, iv, 1)

« O Bhikkhus, je vais vous enseigner le niveau d’une personne sans intégrité et le niveau d’une personne intègre. Écoutez et fixez bien votre attention. »

« Oui, Bienheureux, » répondirent les Bhikkhus.

Le Bienheureux dit: « Quel est le niveau d’une personne sans intégrité? Une personne sans intégrité est ingrate, elle ne reconnaît pas l’aide qu’on lui apporte. Cette ingratitude, ce manque de reconnaissance est une seconde nature chez les gens grossiers. C’est là le niveau d’une personne sans intégrité.

« Une personne intègre est pleine de gratitude et reconnaît l’aide qu’on lui apporte. Cette gratitude, cette reconnaissance est une seconde nature chez les gens bons. C’est là le niveau d’une personne intègre.

(II, iv, 2)

« Je vous le dit, ô Bhikkhus, il y a deux personnes qu’il n’est pas facile de payer en retour. Quelles sont-elles? Votre mère et votre père. Même si vous portiez votre mère sur une de vos épaules et votre père sur l’autre pendant 100 ans, et que vous en preniez soin en les oignant, massant, baignant et frictionnant leurs membres, et qu’ils déféquaient et urinaient là [sur vos épaules], vous ne rembourseriez pas vos parents de cette manière. Même si vous instauriez votre mère et votre père en tant que souverains absolus de cette grande terre, abondant dans les sept trésors, vous ne rembourseriez pas vos parents de cette manière. Pourquoi cela ? Une mère et un père font beaucoup pour leurs enfants. Ils prennent soin d’eux, les nourrissent, les font entrer dans le monde. Mais celui qui éveille [spirituellement] ses parents non croyants, et établit fermement leur conviction; qui éveille ses parents non vertueux, et les établit fermement dans la vertu; qui éveille ses parents avares, et les établit fermement dans la générosité; qui éveille ses parents stupides, et les établit fermement dans le discernement : celui-là rembourse complètement sa mère et son père. »

Traduit en français par Régis Xhardé, d’après la traduction effectuée à partir du Pâli par Thanissaro Bhikkhu. http://www.canonpali.org/tipitaka/suttapitaka/anguttara/an02-031.html

Cf. aussi: MN 110; SN VII.14; AN IV.73; Iti 106. Texte EN : http://www.accesstoinsight.org

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