« – Gautama, (…) vous avez déclaré que la libération ne peut surgir que de la pratique de la méditation. Pensez-vous que toutes les cérémonies, rituels et prières soient inutiles ?
Le Bouddha montra la berge opposée de la rivière et déclara :
– Kassapa, si une personne veut se rendre de l’autre côté, que devra-t-elle faire ?
– Si le niveau n’est pas trop profond, elle pourra traverser à gué. Autrement, elle devra nager ou emprunter une embarcation.
– Que se passera-t-il si elle ne peut ni traverser à gué, ni nager, ni ramer ? Qu’arrivera-t-il si elle reste simplement de ce côté de la rivière et prie pour que l’autre rive vienne jusqu’à elle ? Que penseriez-vous d’un tel homme ?
– Je dirais que c’est un insensé !
– Exact, Kassapa ! Si quelqu’un n’arrive pas à dépasser son ignorance et ses barrières mentales, il ne peut pas atteindre la rive de la libération, même s’il passe toute sa vie à prier.
Soudain Kassapa s’effondra en larmes et se prosterna aux pieds du Bouddha.
– Gautama, j’ai gaspillé plus de la moitié de ma vie. Je vous en prie, acceptez-moi comme disciple et laissez-moi étudier et pratiquer le Chemin de la Libération avec vous. »
Thich Nhat Hanh, Sur les traces de Siddharta, POCKET, 1998, pp. 150 -151
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